- AINEBLEAU (PALAIS DE)
- AINEBLEAU (PALAIS DE)AINEBLEAU CHÂTEAU DESitué au centre d’une magnifique forêt, le palais de Fontainebleau fut la résidence de presque tous les rois de France depuis Louis VII. L’époque la plus brillante pour le château est le XVIe siècle. François Ier y réunit un groupe remarquable d’artistes italiens et français, qui agrandissent et décorent sa demeure: ils forment l’école de Fontainebleau. Sous Henri IV, un autre groupe composé de Flamands et de Français poursuit les travaux de décoration dans un esprit différent, formant la seconde école de Fontainebleau.L’ensemble du palais est très complexe, puisqu’il fut construit en plusieurs campagnes. Le noyau primitif est la cour Ovale, où le donjon médiéval est intégré dans des constructions du XVIe siècle: porte dorée, ancienne entrée du château, par Gilles Le Breton; portique de Serlio; chambre de la duchesse d’Étampes garnie de peintures et de stucs par Primatice; salle de bal, œuvre de Philibert Delorme, décorée par les fresques de Niccolo dell’Abate; chapelle Saint-Saturnin.François Ier réunit ces bâtiments à ceux d’une abbaye de Trinitaires, toute proche, par une longue galerie, la galerie du Roi, décorée par Rosso de fresques et de stucs. Les constructions du couvent sont intégrées dans le château et forment une grande cour rectangulaire, dont l’aile sud abrite la grotte des Pins, ouverte sur le jardin et la galerie d’Ulysse, sur les murs de laquelle Primatice peignit des grotesques et des scènes de la vie d’Ulysse. Après ces transformations, la cour entourée de bâtiments en grès avec chaînages de brique prend le nom de cour du Cheval blanc, parce qu’elle abritait une maquette en plâtre d’une statue équestre. On régularise l’espace compris entre ces deux cours en organisant la cour des Fontaines: portique plaqué devant le soubassement de la galerie François Ier et adjonction de l’aile de la Belle Cheminée, œuvre de Primatice. On poursuit ensuite la décoration de la chapelle de la Trinité au fond de la cour du Cheval blanc. Au début du XVIIe siècle, une cour supplémentaire est aménagée: la cour des Offices dont la grille est flanquée de deux hermès en grès, ouvrage de Gilles Guérin. Elle communique avec la cour Ovale par une porte monumentale couverte d’un dôme: la porte du Baptistère, nommée ainsi en souvenir du baptême de Louis XIII. Puis Jean Du Cerceau reconstruit dans la cour du Cheval blanc un escalier monumental remplaçant celui de Philibert Delorme, après avoir comblé un fossé creusé au moment des guerres de Religion: l’escalier du Fer à cheval (1634).Sous le règne de Louis XIII, on organise un jardin à l’italienne, puis Le Vau dessine un parc à la française qu’il décore de douze statues représentant les mois.Louis XV apporte au château des modifications profondes. Il fait ouvrir un escalier dans la chambre de la duchesse d’Étampes; aménager un salon dans la chambre de Saint Louis, où Primatice avait exécuté des stucs et des peintures; remplacer l’escalier de Serlio par un escalier intérieur; démolir l’aile sud de la cour du Cheval blanc, anéantissant le chef-d’œuvre de Primatice. Toutes transformations en vue de faire établir un remodelage du château par Gabriel, qui ne réalisera que la construction d’une aile en brique et en pierre, au sud de la cour du Cheval blanc et le gros pavillon qui remplace le pavillon des poêles. Les galeries sont doublées, pour multiplier les appartements, autour du jardin de Diane, une cour est aménagée au nord de la porte du Baptistère.La Révolution installe l’école centrale du département dans le château, puis l’école militaire, enfin une prison pour les prêtres réfractaires. Le château servit de résidence forcée à Pie VII de 1812 à 1814. On abat l’aile ouest de la cour du Cheval blanc, et la cour sert de décor à l’émouvante cérémonie des adieux de l’empereur, d’où le nom qui lui est resté après que la maquette du cheval fut disparue.Au XIXe siècle, on s’efforcera de réparer les dommages causés par tous ces aménagements successifs, mais la galerie François Ier est surélevée en 1846. Napoléon III séjourne souvent au château, il fait restaurer la salle du bal et aménager par Lefuel une salle de théâtre (1854-1857) dans l’aile de Gabriel. Des bibliothèques remplacent les salons. André Malraux, ministre des Affaires culturelles, fut l’instigateur d’une loi-programme (1964-1968) prévoyant la restauration du château, la remise en état des appartements et de la galerie François-Ier. Dans cette dernière a été redécouvert le décor de fresques et de stucs dû à Rosso. En 1986 a été inauguré le musée consacré à Napoléon Ier et sa famille, musée installé dans les anciens appartements de l’aile Louis-XV.
Encyclopédie Universelle. 2012.